jeudi 31 mai 2012

Des chauves-souris aux flamands roses

Comme si elle n’en avait pas assez de faire de l’écoute de chauves-souris au travail, dans ces temps libres, Hélène aime bien participer à des captures de chauves-souris. C’est ainsi que vendredi le 25 mai, on est partis avec la voiture d’Hélène en compagnie de Marion et Arnaud, des collègues de travail, donner un coup de main à une association quelconque pour une capture de chauves-souris, quelque part dans les environs de Toulon, près de la rivière Réal Martin. (Là c’est drôle parce que Réal c’est le nom du grand-père d’Antoine, et Martin, c’est le nom de famille de sa grand-mère, et qu’en plus, la veille, Hélène nous avait dit que le prénom Réal ça n’existait pas en France.)

Hélène avait apporté son appareil pour écouter les chauves-souris, au grand plaisir d’Antoine qui avait une bébelle électronique à découvrir. Je n’ai pas tout compris, mais en gros, il faut demander une fréquence en particulier, par exemple pour vérifier la présence d’une espèce cible, et l’appareil transforme les sons qu’il reçoit en une fréquence audible pour l’homme.

On a tendu de grands filets et attrapé une bonne dizaine de spécimens. J’étais contente, j’aurais été déçue de ne pas en voir. Il fallait d’abord vérifier l’état de la chauve-souris, par exemple s’il n’y a pas de blessure sur les ailes, 




Puis identifier le sexe (facile), l’espèce (moins facile), prendre les mesures des avant-bras et de certains doigts et peser les charmantes bestioles. Ensuite, on pouvait les relâcher, idéalement pas en direction du filet. Antoine et moi on a eu la chance de le faire à quelques reprises, c’est tellement petit dans la main !

La plupart étaient des pipistrelles, soit communes soit pygmées (peux pas vous dire la différence), les plus petites chauves-souris de France. Elles sont super cutes (la photo ne rend pas bien à cause de la lumière rouge, sûrement une lampe de poche) :




Mais on a aussi eu un oreillard :




Je vous passe l’explication sur son nom !

Le lendemain, samedi, on a pris ça relax puisqu’on s’était couchés tard. Personne ne sera étonné d’apprendre que mon horloge interne n’est pas très adaptée à l’étude des espèces nocturnes ! En tout cas, je n’envie pas Hélène. En fin d’après-midi, on est allées toutes les deux aider Marion qui déménageait, mais c’était presque fini quand on est arrivées alors on a surtout fait du social. Appelons ça du support moral !

Dimanche matin, on est partis tous les 3 en direction de la Camargue, une région située à l’embouchure du Rhône. Il y a un grand parc où l’on peut observer de nombreux oiseaux, notamment une colonie de 10 000 flamands roses.




 De longues digues artificielles permettent de contrôler le niveau d’eau et soutiennent les chemins pour circuler, sinon les îlots seraient en constante transformation dans ce paysage de sable. Du sel de table est d’ailleurs produit dans certains étangs contrôlés de la région. Ça donne un décor assez particulier :   



Une fois passés les étangs, il y a une longue plage qui débute avec des dunes plus ou moins végétalisées. C’est plutôt joli :





On a profité de l’occasion pour faire une longue balade, avec un petit vent juste parfait, se tremper les pieds dans la mer (chaude !) et, bien entendu, faire un pique-nique en bonne et due forme,




Bien que le but premier de l’expédition était l’observation des flamands. Aussi esthétiquement peu intéressants soient-ils, reste que ce sont des oiseaux impressionnants et ce n’est pas tous les jours qu’on en voit, du moins ailleurs qu’au zoo :




C’est toutefois en vol qu’ils sont le plus surprenants. On dirait des javelots tellement ils sont minces ! Au sol, on remarque peu que les ailes sont plus foncées que le corps et on ne voit pas du tout la frange noire :





On a aussi vu d’autres oiseaux, comme ce limicole :




Un autre beau coin de découvert ! Décidément, ce que je préfère de la France, c’est la grande variété des paysages et des écosystèmes. 

Les calanques, eau et crème solaire requises !


Bien qu’on relaxe pas mal quand on est à Marseille (et qu’on règle aussi des trucs pour la suite du voyage et le retour), on a quand même commencé à visiter un peu le coin. Jeudi dernier, le 24 mai, on est allés faire une randonnée dans le massif des calanques, à l’est de Marseille. Les calanques sont des baies qui se sont formées grâce à des failles de la roche calcaire. Ce sont un peu la version méditerranéenne des fjords.

Note importante : l’organisation n’est pas la spécialité de Marseille, pas plus que le service à la clientèle ni la propreté des rues d’ailleurs. Je ne sais pas si c’est le chaud soleil méditerranéen ou l’influence maghrébine (dont apparemment il faut faire attention en parlant, malgré l’évidence), ou alors une combinaison de plusieurs facteurs, mais l’ambiance dans la 2e plus grande ville de l’hexagone est passablement différente de celle des autres villes. C’est, je dirais, relâché. Pourquoi un code de la route si les motos roulent sur le trottoir ? Pourquoi ramasser le caca de chien quand le voisin ne le fait pas ? Pourquoi s’adresser au client quand il entre, s’il veut acheter il s’adressera bien à nous de lui-même ? Ou, dans le cas qui nous intéresse, pourquoi donner les heures des correspondances des autobus sur le site officiel de la Régie des transports de Marseille puisqu’internet c’est virtuel ? 
  
Les Français en général ont un certain conflit avec l’autorité, et chaque région a ses particularités, passant par exemple d’un accueil chaleureux à Toulouse à une froideur bien connue à Paris. Disons que comparée avec la Suisse, où les trains sont toujours à l’heure, les villes resplendissantes de propreté et les automobilistes super prévenants envers les piétons, la France manque légèrement de rigueur. Mais Marseille, c’est un autre niveau.

Quoiqu’il en soit, en ce 24 mai en avant-midi, on a suivi l’itinéraire calculé par le site de la RTM, en notant soigneusement les heures du tramway, du métro et des deux autobus qu’on devait prendre, pour se retrouver à attendre 50 minutes au dernier transfert. Comme l’heure permise pour un trajet était écoulé, il aurait fallu repayer un passage pour prendre le minibus de la fin qui devait nous amener au début de la rando. Pensant que le chauffeur avait du retard et que, par conséquent, le réseau de transport était responsable de notre correspondance ratée, on lui a demandé s’il y avait un arrangement possible. Il nous a rétorqué qu’il était à l’heure, qu’il nous aurait fallu prendre l’autobus précédent pour avoir une correspondance avec le minibus et qu’internet à Marseille, c’était virtuel ! À quoi ça sert alors d’avoir un outil pour calculer les itinéraires sur le site si les heures sont erronées ?!?

Comme le trajet n’était pas très long, on a décidé de marcher plutôt que d’attendre 50 minutes et on est arrivés au hameau de Callelongue, départ des sentiers, en même temps que le minibus. En plus, c’était super beau. Hélène nous a d’ailleurs dit par la suite que, de toute façon, les horaires de ce minibus sont toujours un peu au bon vouloir du chauffeur.

On a pique-niqué un peu dépassé le village, face à la mer et à ce rocher probablement bien connu, que j’ai d’ailleurs sur mes photos d’il y a trois ans,




Puis on s’est mis en marche en longeant l’eau.




Le paysage est vraiment exotique pour nous. C’était la première fois que je voyais des aloès en milieu naturel :




Les rochers sont recouverts de pins plutôt petits. J’imagine que c’est assez difficile de pousser là, c’est aride. Il ne doit pas y avoir beaucoup d’eau douce.



On a marché jusqu’à cette petite calanque fort occupée, bien qu’apparemment, comparé à l’été, il n’y avait personne, 


Et on a continué juste un peu pour voir la fin du sentier, 


Avant de revenir prendre la pause sur la plage. Heureusement que le bar était ouvert parce que, malgré les conseils, on n’avait nettement pas apporté assez d’eau. On a fait notre première baignade dans la Méditerranée (enfin ça dépend pour qui, tout dépendant si se mouiller jusqu’à la taille ça compte !),


Puis on est allés reprendre le sentier, à la jonction duquel on se serait vraiment crus dans le désert :


Au retour, on est passés un peu plus haut au lieu de longer la mer, 




question d’aller voir le vieux sémaphore, une tour de guet maritime datant de la période de Napoléon. Il semble y avoir un petit bâtiment encore en fonction, mais la vieille tour est toute décrépie :



Et l’accès n’est pas bloqué ! (C’est Marseille…) Malgré que l’intérieur tombe un peu en ruine,




Je n’ai pas pu m’empêcher de prendre le petit escalier métallique douteux en colimaçon pour sortir (à quatre pattes par le petit trou) sur la tour pour admirer la vue :





À l’arrêt de bus, plus de 20 personnes attendaient pour reprendre le minibus de 10 places assises. Certains n’ont pas pu entrer. On était 22 dedans ! On n’a pas pris le tramway à la fin, car notre heure était expirée et on ne voulait pas repayer, alors on est rentrés à pied, d’abord un peu perdus, puis escortés par un gentil monsieur qui nous a montré le chemin.

On se remet de nos coups de soleil depuis une semaine. Les autres jours, on a mis de la crème solaire avant de sortir !

mardi 29 mai 2012

Sur la route de l'Irlande

On est donc partis le 17 mai pour un « tour » de l’Irlande avec notre belle voiture de location qui, a peu de choses prêt, était identique à celle de l’Écosse. On s’est tout de suite dirigés en direction de Bushmills, où on est arrivés en après-midi, après avoir mangé dans le char dans la cours d’un Spar, un genre de dépanneur irlandais, quelque part en chemin. On a déposé nos bagages à l’auberge de jeunesse et on est allés faire la visite guidée de la plus vieille distillerie de whisky au monde :



C’était intéressant, bien que court, mais le whisky c’est dégueulasse ! 

Puis, on est allés manger un dernier « fish & chip », franchement décevant celui-là… Seraient-ils meilleurs en Écosse qu’en Irlande ? Le « n » est trop faible pour le savoir ! 

On est ensuite allés marcher au « Giant’s causeway », ou Chaussée des géants en français, une formation de colonnes de roche de basalt de forme hexagonale créées par le refroidissement de la lave ou, selon la légende, ce qui reste d’une chaussée créée par des géants pour relier l’Irlande et l’Écosse.




Les colonnes, vues de côté :




Les hexagones, étonnamment réguliers :




Il y a aussi d’autres curiosités autour de la formation principale, comme l’orgue :




Et la botte :



On est revenus au soleil couchant (qui se couche tard d’ailleurs sous ces latitudes nordiques) :




Le lendemain, avant de quitter Bushmills, on voulait aller visiter le château, mais on a été plutôt déçus de voir qu’il ne s’agissait que d’une ruine de château, alors on s’est contentés de l’extérieur :



On a fait une pause à Londonderry, appelé aussi simplement Derry, la deuxième plus grosse ville d’Irlande du nord, théâtre de nombreux conflits entre catholiques et protestants. La ville est fortifiée, mais les remparts sont étonnamment petits, plus bas que plusieurs habitations. La ville a pourtant supporté des sièges.




Paradoxalement, ce que j’ai le plus aimé de cette ville, c’est le pont de la paix, un pont piéton inauguré il y a moins d’un an :




Après cet arrêt, on a traversé la frontière et fait notre entrée en République d’Irlande. Tout-à-coup, c’était le retour des kilomètres sur les pancartes et des euros dans les commerces. Autre différence : il y a beaucoup plus de gaélique. Tous les noms de villes et toutes les pancartes indiquant les sorties sont écrits dans la langue officielle, bien que peu parlée, de ce pays apparemment fier de son identité.

À peine entrés au pays, on est partis en quête d’un stationnement paisible, question de se faire un bon spag :




On a atteint notre destination, le parc du Connemara, en début de soirée. C’est l’auberge de jeunesse du vieux monastère qui nous a accueillis :




L’endroit était assez farfelu et l’aménagement plus qu’hétéroclite, mais c’était sympathique et surtout bien situé : juste à l’entrée des sentiers du parc, dans le village de Letterfrack.

On est allés faire une balade au coucher de soleil, accompagnés du chien des propriétaires qui semble suivre systématiquement tous les marcheurs qui traversent la guérite du parc :




La végétation est particulière :




On a vu des chèvres sauvages pas très sauvages :




Que le chien, mû par un instinct profond, a d’ailleurs rassemblé en troupeau, devant notre regard consterné, de même que des ânes, au grand plaisir de Solène :



Et on a eu droit à un beau cliché irlandais :




On a fini la soirée par un repas maison de saumon, gentiment préparé par Lydia, puis on s’est enfin mis au lit.

Le lendemain matin, 19 mai, on a fait une autre courte balade dans les sentiers, toujours en compagnie du chien, puis on a fait en auto la magnifique « sky road ». On s’est d’abord trompé de chemin, ce qui nous a permis de tomber sur cet endroit splendide :   




Puis on a pris la « sky road », étroite, où les endroits pour se tasser et admirer la vue étaient malheureusement peu nombreux. 




Au premier arrêt, on a été accueillis par deux Québécoises à pied et on a eu une belle vue sur ce château :




Le clou du spectacle était cependant le 2e arrêt :  




On s’est ensuite rendus à Galway, où on s’est promenés un peu dans la ville en prenant soin de revenir mettre de l’argent dans le parcomètre à côté de l’auberge de jeunesse à intervalle régulier. Manque de motivation de fin de voyage oblige, on n’a presque pas pris de photo, mise à part celle-ci, avec les belles maisons colorées : 




Ainsi que celle du mouvement « Occupy Galway », qui se réunit tous les samedis après-midi devant cette place :




Il faut dire qu’on était pas mal fatigués. Les filles sont allées souper dans un pub dans l’espoir d’entendre de la musique traditionnelle irlandaise, mais Antoine et moi on a passé la soirée à l’auberge de jeunesse, remplie à craquer en ce samedi soir. C’est d’ailleurs la seule nuit où on a dormi en dortoir avec d’autres personnes.

Après s’être enfin décidés sur le chemin à prendre pour remonter vers Belfast, on a repris la route en ce dimanche matin, direction Dublin. Pour la première fois, on est embarqués sur l’autoroute. Faut dire qu’il y a peu de grands axes, exceptés Galway-Dublin et Dublin-Belfast. 

C’est à Newcastle, au sud de Belfast, qu’on a passé notre dernière nuit. Excellent choix ! Si on était passé par le centre, comme on avait d’abord pensé, on aurait vu moins de beaux paysages et, vu la largeur des petites routes, ça nous aurait pris deux fois plus de temps. Au lieu de ça, on a relaxé tout l’après-midi dans une jolie ville touristique et, en soirée, on a fait une petite balade au début des Mourne mountains.


J’avais décidé de monter jusqu’en haut voir la vue,




Mais rendue là, c’était toujours un peu plus loin qu’on voyait le mieux, alors je me suis éloignée un peu (gauche de la photo). Ne m’apercevant plus, Antoine a décidé de venir me rejoindre (centre de la photo). 




Pendant ce temps, Solène prenait de jolies photos :




Puis on est rentrés. La nuit tombait sur Newcastle.




Le lendemain, 21 mai, jour de la reine, Lydia et Solène nous ont déposés tôt à l’aéroport de Belfast. On en a profité pour finalement manger un déjeuner traditionnel irlandais, un peu hors de prix à l’hôtel de l’aéroport. On a attendu, subi une fouille ridicule au contrôle, pris un premier avion pour Londres, appris que le transport entre l’aéroport de Heathrow et celui de Gatwick n’était pas compris malgré la réservation unique effectuée pour Belfast-Marseille, ragés, payés 50 livres, pris la navette, reçu la proposition de 200 livres chacun plus une chambre d’hôtel pour partir le lendemain vu qu’il y avait un surnombre de réservations pour ce vol, espéré, attendu, dépensé mentalement l’argent qu’on n’avait pas encore, appris qu’il y avait malheureusement juste assez de place pour tout le monde, passé le contrôle à la course, pris l’avion, déclaré le bagage manquant, attrapé la navette, chialé contre les métros qui arrêtent trop tôt, retrouvé notre chemin à pied dans Marseille et on s’est couchés, épuisés par les émotions.

Pour ceux qui se posent la question, on a fait une plainte en bonne et due forme sur le site de British airways dans l’espoir qu’ils nous remboursent le billet d’autobus, parce que franchement ce n’était pas clairement dit que c'était notre responsabilité. On attend toujours. Quant à notre bagage, il à été livré sans problème le lendemain à l’appartement d’Hélène.

Pour finir cette publication sur autre chose que du chiâlage, voici quelques images prises sur la route, quelque part en Irlande :






J’ajoute aussi une petite touche politique. Le 31 mai prochain (après-demain quoi), l’Irlande votera par référendum si elle souhaite ou non ratifier l’accord budgétaire de stabilité. Tous les pays de l’union européenne l’ont signé excepté Le Royaume-Uni et la République tchèque. L’Irlande est le seul pays à soumettre la question au peuple par référendum. Honnêtement, j’ignore les conséquences possibles pour le pays et je n’ai pas d’opinion sur le sujet, mais je trouvais ça cool qu’ils consultent le peuple… et il y avait des pancartes !