On est donc partis le 17 mai pour un « tour » de l’Irlande
avec notre belle voiture de location qui, a peu de choses prêt, était identique
à celle de l’Écosse. On s’est tout de suite dirigés en direction de Bushmills,
où on est arrivés en après-midi, après avoir mangé dans le char dans la cours d’un
Spar, un genre de dépanneur irlandais, quelque part en chemin. On a déposé nos
bagages à l’auberge de jeunesse et on est allés faire la visite guidée de la
plus vieille distillerie de whisky au monde :
C’était intéressant, bien que court, mais le whisky c’est
dégueulasse !
Puis, on est allés manger un dernier « fish & chip »,
franchement décevant celui-là… Seraient-ils meilleurs en Écosse qu’en Irlande ?
Le « n » est trop faible pour le savoir !
On est
ensuite allés marcher au « Giant’s causeway », ou Chaussée des géants en
français, une formation de colonnes de roche de basalt de forme hexagonale
créées par le refroidissement de la lave ou, selon la légende, ce qui reste d’une
chaussée créée par des géants pour relier l’Irlande et l’Écosse.
Les colonnes, vues de côté :
Les hexagones, étonnamment réguliers :
Il y a aussi d’autres curiosités autour de la formation
principale, comme l’orgue :
Et la botte :
On est revenus au soleil couchant (qui se couche tard
d’ailleurs sous ces latitudes nordiques) :
Le lendemain, avant de quitter Bushmills, on voulait aller
visiter le château, mais on a été plutôt déçus de voir qu’il ne s’agissait que
d’une ruine de château, alors on s’est contentés de l’extérieur :
On a fait une pause à Londonderry, appelé aussi simplement Derry,
la deuxième plus grosse ville d’Irlande du nord, théâtre de nombreux conflits
entre catholiques et protestants. La ville est fortifiée, mais les remparts
sont étonnamment petits, plus bas que plusieurs habitations. La ville a
pourtant supporté des sièges.
Paradoxalement, ce que j’ai le plus aimé de cette ville, c’est
le pont de la paix, un pont piéton inauguré il y a moins d’un an :
Après cet arrêt, on a traversé la frontière et fait notre
entrée en République d’Irlande. Tout-à-coup, c’était le retour des kilomètres
sur les pancartes et des euros dans les commerces. Autre différence : il y
a beaucoup plus de gaélique. Tous les noms de villes et toutes les pancartes
indiquant les sorties sont écrits dans la langue officielle, bien que peu
parlée, de ce pays apparemment fier de son identité.
À peine entrés au pays, on est partis en quête d’un
stationnement paisible, question de se faire un bon spag :
On a atteint notre destination, le parc du Connemara, en début
de soirée. C’est l’auberge de jeunesse du vieux monastère qui nous a accueillis :
L’endroit était assez farfelu et l’aménagement plus qu’hétéroclite,
mais c’était sympathique et surtout bien situé : juste à l’entrée des
sentiers du parc, dans le village de Letterfrack.
On est allés faire une balade au coucher de soleil,
accompagnés du chien des propriétaires qui semble suivre systématiquement tous
les marcheurs qui traversent la guérite du parc :
La végétation est particulière :
On a vu des chèvres sauvages pas très sauvages :
Que le chien, mû par un instinct profond, a d’ailleurs
rassemblé en troupeau, devant notre regard consterné, de même que des ânes, au
grand plaisir de Solène :
Et on a eu droit à un beau cliché irlandais :
On a fini la soirée par un repas maison de saumon, gentiment
préparé par Lydia, puis on s’est enfin mis au lit.
Le lendemain matin, 19 mai, on a fait une autre courte
balade dans les sentiers, toujours en compagnie du chien, puis on a fait en
auto la magnifique « sky road ». On s’est d’abord trompé de chemin, ce qui nous
a permis de tomber sur cet endroit splendide :
Puis on a pris la « sky road », étroite, où les endroits
pour se tasser et admirer la vue étaient malheureusement peu nombreux.
Au premier arrêt, on a été accueillis par deux Québécoises à
pied et on a eu une belle vue sur ce château :
Le clou du spectacle était cependant le 2e arrêt :
On s’est ensuite rendus à Galway, où on s’est promenés un
peu dans la ville en prenant soin de revenir mettre de l’argent dans le
parcomètre à côté de l’auberge de jeunesse à intervalle régulier. Manque de
motivation de fin de voyage oblige, on n’a presque pas pris de photo, mise à
part celle-ci, avec les belles maisons colorées :
Ainsi que celle du mouvement « Occupy Galway », qui se
réunit tous les samedis après-midi devant cette place :
Il faut dire qu’on était pas mal fatigués. Les filles sont allées
souper dans un pub dans l’espoir d’entendre de la musique traditionnelle
irlandaise, mais Antoine et moi on a passé la soirée à l’auberge de jeunesse,
remplie à craquer en ce samedi soir. C’est d’ailleurs la seule nuit où on a
dormi en dortoir avec d’autres personnes.
Après s’être enfin décidés sur le chemin à prendre pour
remonter vers Belfast, on a repris la route en ce dimanche matin, direction
Dublin. Pour la première fois, on est embarqués sur l’autoroute. Faut dire qu’il
y a peu de grands axes, exceptés Galway-Dublin et Dublin-Belfast.
C’est à
Newcastle, au sud de Belfast, qu’on a passé notre dernière nuit. Excellent
choix ! Si on était passé par le centre, comme on avait d’abord pensé, on
aurait vu moins de beaux paysages et, vu la largeur des petites routes, ça nous
aurait pris deux fois plus de temps. Au lieu de ça, on a relaxé tout l’après-midi
dans une jolie ville touristique et, en soirée, on a fait une petite balade au
début des Mourne mountains.
J’avais
décidé de monter jusqu’en haut voir la vue,
Mais rendue là, c’était toujours un peu plus loin qu’on
voyait le mieux, alors je me suis éloignée un peu (gauche de la photo). Ne m’apercevant
plus, Antoine a décidé de venir me rejoindre (centre de la photo).
Pendant ce temps, Solène prenait de jolies photos :
Puis on est rentrés. La nuit tombait sur Newcastle.

Le lendemain, 21 mai, jour de la reine, Lydia et Solène nous
ont déposés tôt à l’aéroport de Belfast. On en a profité pour finalement manger
un déjeuner traditionnel irlandais, un peu hors de prix à l’hôtel de l’aéroport.
On a attendu, subi une fouille ridicule au contrôle, pris un premier avion pour
Londres, appris que le transport entre l’aéroport de Heathrow et celui de
Gatwick n’était pas compris malgré la réservation unique effectuée pour
Belfast-Marseille, ragés, payés 50 livres, pris la navette, reçu la proposition
de 200 livres chacun plus une chambre d’hôtel pour partir le lendemain vu qu’il
y avait un surnombre de réservations pour ce vol, espéré, attendu, dépensé
mentalement l’argent qu’on n’avait pas encore, appris qu’il y avait
malheureusement juste assez de place pour tout le monde, passé le contrôle à la
course, pris l’avion, déclaré le bagage manquant, attrapé la navette, chialé
contre les métros qui arrêtent trop tôt, retrouvé notre chemin à pied dans Marseille
et on s’est couchés, épuisés par les émotions.
Pour ceux qui se posent la question, on a fait une plainte
en bonne et due forme sur le site de British airways dans l’espoir qu’ils nous
remboursent le billet d’autobus, parce que franchement ce n’était pas
clairement dit que c'était notre responsabilité. On attend toujours. Quant à notre bagage, il à été livré sans problème le lendemain à l’appartement d’Hélène.
Pour finir cette publication sur autre chose que du chiâlage,
voici quelques images prises sur la route, quelque part en Irlande :
J’ajoute aussi une petite touche politique. Le 31 mai
prochain (après-demain quoi), l’Irlande votera par référendum si elle souhaite
ou non ratifier l’accord budgétaire de stabilité. Tous les pays de l’union
européenne l’ont signé excepté Le Royaume-Uni et la République tchèque. L’Irlande
est le seul pays à soumettre la question au peuple par référendum. Honnêtement,
j’ignore les conséquences possibles pour le pays et je n’ai pas d’opinion sur
le sujet, mais je trouvais ça cool qu’ils consultent le peuple… et il y avait
des pancartes !