JOUR 7 vendredi
22 août
États rencontrés : Texas
– Nouveau-Mexique
Distance : environ
200 miles
Endroits visités :
Palo Duro Canyon state park –
Roswell
Aux États-Unis, tout est fait pour le « tourisme de char ». C’est
un peu problématique quand on est en moto et qu’on n’a pas de place pour ranger
nos affaires. Dans ce cas-ci, les toilettes n’étaient pas nécessairement à la
même place que les sites de camping. On a choisi un endroit où on pouvait se
rendre à pied aux salles de bain en moins d’un kilomètre.
La plupart des parcs sont très grands. Il y a plusieurs
stationnements où on peut accéder à des sentiers ou à des points de vue. C’est
ce qu’on a réalisé au canyon Palo Duro. On s’était dit qu’on ferait un sentier
assez proche de notre lieu de camping, mais ce bout de route était fermé, alors
le temps qu’on atteigne le début d’un autre sentier, on avait suffisamment
marché pour le temps qu’on avait ce matin-là. On aura donc marché
principalement sur la route asphaltée, mais on est au moins entrés dans le
sentier pour voir la nature d’un peu plus près.
En marchant sur la route :
Un mille-pattes ! (environ 12 cm) :
Étirements matinaux dans le sentier :
C’est au canyon Palo Duro qu’on a vu nos premiers cactus du
voyage, le type de cactus qu’on verra le plus souvent pendant le reste du
voyage, et au plus grand nombre d’endroits :
de même que nos premiers lézards :
Ce sont les seuls lézards rayés qu’on a vus, les suivants
avaient plutôt des motifs en losanges.
Une fois ramassés, on a complété le tour du parc en moto et
fait un petit tour au centre d’interprétation, où un visiteur nous a abordés
pour nous parler de l’importance de croire en Dieu pour sauver notre âme, puis
on a pris la route direction Roswell, Nouveau-Mexique. On a changé d’heure pour
la seconde fois en entrant dans cet état.
On est arrivés en après-midi, pris une chambre
tout-de-suite, puis fait un tour sur la rue principale. On a été limite un peu
déçus. On s’imaginait plus de représentations d’extra-terrestres et d’ovnis
partout dans cette ville célèbre d’environ 50 000 habitants. Apparemment,
ça dépend des gens. On en voit sur certains commerces, au bon vouloir des
propriétaires. Il y a quand même un musée consacré à l’ufologie au centre-ville
et une poignée de boutiques à la sauce ovni :
Un resto surprenant aperçu à Roswell :
JOUR 8 samedi
23 août
États rencontrés : Nouveau-Mexique –
Arizona
Distance :
environ 350 miles
Endroits visités :
Very Large Array
L’avantage de dormir dans les motels, c’est qu’il y a
généralement un petit frigidaire avec, si on est chanceux, un congélateur pour
faire geler des bouteilles d’eau pour la glaciaire. Souvent, il y a aussi une
machine à glace pour garder notre eau froide pour la journée ou carrément
remplir nos contenants pour tenir la bouffe froide. Pousser sur les cubes de
glace pour les faire entrer dans le goulot trop petit d’une bouteille de lait
vide est un exercice que l’on aura répété étonnamment souvent pendant le
voyage :
À peine sortis de Roswell, on a rencontré nos premiers
paysages montagneux. En fait, en route vers le Very Large Array, le radiotélescope formé de plusieurs antennes qui
bougent ensemble, on a vu tout un éventail de paysages. D’abord, des petites collines
dans le désert, puis des vallons verdoyants, avec une température agréablement
fraîche comparée aux journées précédentes :
et finalement des montagnes plus impressionnantes :
On est également passés par un type de désert particulier
formé de roches noires et de cactus étranges avec de longues tiges :
C’est la seule fois du voyage où on a observé ce genre de
nature.
Après avoir dîné à Socorro, on s’est dirigés vers les fameux
télescopes. J’avais lu sur internet qu’il n’y avait pas de visite organisée,
donc je m’attendais à voir quelques pancartes, prendre des photos et partir. Je
n’étais même pas sûre qu’il y avait une bâtisse pour accueillir les visiteurs.
Mais il y avait un beau petit centre d’interprétation (gratuit !), un parcours
avec des pancartes, une boutique (évidemment !) et un film qui expliquait très
bien l’histoire et l’utilisation du site. Le plus surprenant, c’est que la
disposition des 27 antennes peut être modifiée. Elles peuvent être glissées sur
des rails qui s’étendent en forme de Y sur un maximum de 13 miles pour chacune
des branches. Ça doit être assez plate de visiter quand le radiotélescope est à
sa position la plus étendue. La beauté c’est de voir toutes les antennes dans
le champ orientées du même côté. Ça fait tellement de belles photos, les
antennes sont de bons sujets ! À noter que l’antenne qui n’est pas dans le
même sens que les autres est en maintenance.
Lors de notre passage, c’était la configuration la plus
rapprochée, on a eu de la chance. En plus, ça a l’air qu’on était pendant la
saison des pluies, et que cette verdure ne dure qu’environ un mois, le reste de
l’année, tout est brun. Il semblerait que l’invasion de criquets et de
sauterelles était aussi inhabituelle. C’était impressionnant en tout cas. On ne
pouvait pas marcher sans les écraser. La moto et les vêtements d’Antoine sont
restés parsemés de morceaux d’insectes pendant quelques jours.
On est entrés en Arizona vers l’heure du souper :
On avait prévu se rendre jusqu’au Petrified Forest national park et y camper, mais la fatigue et le
soleil dans la face (direction plein ouest au coucher du soleil !) nous ont
convaincu d’arrêter un peu plus tôt et de chercher une chambre. J’ai eu une
grosse surprise en voyant l’heure à notre motel de St. Johns : on avait
changé d’heure, pour la 2e fois en 2 jours. Je m’attendais à changer
pour la 3e et dernière fois seulement en entrant en Californie, mais
comme la plus grande partie de l’Arizona ne se met pas à l’heure d’été, on
avait déjà atteint l’heure du Pacifique.
JOUR 9 dimanche
24 août
États rencontrés :
Arizona
Distance :
environ 150 miles
Endroits visités :
Petrified Forest national park – Meteor Crater
Le bon côté avec ces changements d’heure à répétition, c’est
qu’on était de bonne heure sur le piton ce matin là. Ça tombe bien, on avait
une grosse journée avec 2 endroits à visiter. On est arrivés au parc de la
forêt pétrifiée, il n’était même pas 8h30. Il ne faisait pas encore trop chaud
dans le désert, comme en témoigne le port de nos habits de moto sur les
premières photos. C’est sur le petit sentier derrière le centre
d’interprétation, au tout début du parc.
Moi avec du bois pétrifié :
Antoine avec du (gros) bois pétrifié :
Cactus avec du bois pétrifié :
Ces arbres datent de l’époque des dinosaures et se sont
sédimentés à l’abri de l’oxygène. Au fur et à mesure que mourraient les
cellules vivantes à l’intérieur, l’espace étaient pris par des minéraux. C’est
pourquoi l’extérieur ressemble encore énormément à un arbre, mais par la
tranche on dirait du marbre. À noter que l’écorce n’est plus là, ce qu’on voit,
c’est la couche juste en-dessous.
Faut croire qu’il y a eu beaucoup d’érosion sur un grand
secteur du désert puisque des milliers de ces morceaux de bois ont été mis à
nus. Ils jonchent les champs dans plusieurs sections du parc, ils n’ont pas été
posés là. Ici, c’est un autre petit sentier :
auquel on avait accès en se stationnant au pied de cette
jolie montagne :
Tout le long des 28 miles de la route principale du parc, il
y a de nombreux points de vue, arrêts informatifs avec pancartes, petits
sentiers… parfaitement adapté pour le tourisme de char ! Il y avait notamment
des endroits où les strates de roches visibles, associées à des époques
différentes, faisaient en sorte que le paysage tirait plus sur le bleu ou sur
le rouge. À certains arrêts, ça traitait des animaux qu’on peut trouver dans le
parc et à d’autres des anciens amérindiens qui y ont vécu. Il y avait les
vestiges d’un de leur village et des pétroglyphes, des dessins gravés sur les
roches. On n’a pas tout fait, mais on s’est arrêtés à plusieurs endroits.
Voici 2 beaux points de vue :
et un pont de bois pétrifié :
Il est maintenant soutenu par du béton pour le conserver,
mais on pouvait le voir au naturel sur les vieilles photos du début 1900. Le
sol s’est érodé sous lui et l’arbre fossilisé est resté.
On a quitté le parc sur l’heure du dîner et on est arrivés
au camping du Meteor Crater en
après-midi, à peine quelques 78 miles plus loin. Le gros dépanneur et le
camping sont opérés par les mêmes propriétaires que le site du cratère, pas
étonnant qu’on ait un gros 2 $ de rabais sur notre entrée lorsqu’on réside au
camping ! Une fois la tente installée, on est partis sans vêtement de moto se
faire aérer pour une des rares fois du voyage sur les quelques 6 miles nous
séparant de l’attrait touristique.
Il y a pas mal de contenu dans le centre d’interprétation,
notamment un film, plein de gadgets interactifs et le plus gros des fragments
de météorite retrouvés (et on peut y toucher, il n’est même pas protégé
!) :
Mais il n’y a rien comme une visite guidée, disponible à
chaque demi-heure. On était les seuls pour le départ de 15h30 ! Notre guide
(amérindien !) s’est fait poser pas mal de questions. Un autre avantage de
prendre la visite guidée, c’est qu’on peut voir le cratère d’un angle
différent, inaccessible avec les visites libres (et le guide s’offre pour
prendre la photo) :
Comme ils le disent si bien, le Meteor crater est le cratère le mieux préservé et le premier dont
l’origine météoritique a été prouvée. Avant cela, les géologues croyaient que
tous les cratères étaient d’origine volcanique. Et pour ceux qui se posent la
question, lors de très gros impacts, la roche est pulvérisée à son arrivée au
sol, c’est pourquoi on ne retrouve que de petits morceaux de météorites.
Malheureusement pour monsieur Barringer…
Je prends le temps de vous raconter l’anecdote. Monsieur
Barringer était convaincu, avant les scientifiques, de l’origine météoritique
du cratère. À juste titre d’ailleurs. Mais il croyait qu’une énorme météorite était
enfouie au fond du cratère, il ne savait pas que la roche extraterrestre avait été
pulvérisée. Il a acheté les droits de prospection et a creusé avec toute une
équipe pendant 25 ans. Il y a mis tout son argent, n'a évidemment rien trouvé et est mort pauvre. Sa
famille a hérité… d’un cratère ! Lors de la création de l’état de l’Arizona,
les responsables du gouvernement avaient fort à faire pour donner un statut de
protection à un autre gros trou, à une centaine de miles de là, communément
appelé le Grand Canyon. Ils n’avaient pas de temps à perdre avec un cratère.
Les deux familles propriétaires des terres environnantes ont remarqué le
potentiel lucratif de la chose en voyant de nombreuses personnes passer sur
leur terrain pour aller voir le cratère. Alors ils ont fondé une compagnie, qui
possède aujourd’hui les droits d’opérer le site, le centre d’interprétation (ainsi
que le camping et le dépanneur)… et qui paie des redevances (appréciables) aux
descendants de monsieur Barringer, toujours propriétaires du cratère comme tel.
Le cratère vu d’un autre angle (celui des visites
libres) :
Il est difficile sur photo d’imaginer la taille du cratère.
En fait, il est aussi difficile en vrai de concevoir à quel point c’est immense
parce qu’on n’a pas beaucoup de repères visuels (arbres, édifices, etc.). C’est
pourquoi ils ont placé des objets au fond du trou. Concentrez-vous sur le
cercle de sable tout au fond du cratère, plus précisément dans le cercle
rouge :
Vous devriez maintenant voir, flou, un drapeau des
États-Unis, et à gauche de celui-ci, la forme, très très floue, d’un astronaute
en carton de 6 pieds de haut :
On est retournés souper à notre camping :
Un petit coucher de soleil sur le décor aride de l’Arizona
pour terminer cette journée bien remplie :
JOUR 10 lundi
25 août
États rencontrés :
Arizona – Californie
Distance : près
de 400 miles
Endroits visités :
Aucun
On est partis assez tard du coin puisqu’on a fait notre
deuxième lessive de voyage dans la buanderie du camping (on avait fait la
première chez Paul avant de partir de Tulsa). J’en profite pour vous mentionner
que même le long de l’autoroute 40, qui s’en va directement à Los Angeles, on
est encore sur le trajet de la fameuse route 66. En tout cas, le dépanneur du
camping l’affiche fièrement :
Mais nous, on n’allait pas se rendre jusqu’à L.A., pas même
jusqu’à la côte pacifique. C’est ce matin là qu’on a pris la décision de
laisser faire la mer, pour avoir plus de temps sur le retour et mieux profiter
du voyage.
On n’avait pas encore fait beaucoup de route qu’on est
restés pris dans le trafic, dans une belle forêt de pins des environs de
Flagstaff (la ville par laquelle on accède au côté sud du Grand Canyon, mais
nous on se gardait ça pour le retour) :
On devait en avoir pour une quinzaine de minutes en raison
d’un dynamitage, mais ça a été plus long que prévu. On en a profité pour jaser
avec le chauffeur de la van derrière nous. Je pensais qu’on aurait ce genre de paysages
pour les prochains jours. Dans me tête, Californie = montagnes = forêts de
conifères… pas tout à fait ça ! Sitôt redescendus de cette zone en haute
altitude, le désert avait repris ses droits. Sur l’autoroute très largement
inhabité du désert californien (il faut vraiment mettre de l’essence là où on
peut !), on a d’ailleurs eu droit à une nouvelle sorte de plantes :
De loin, on dirait un cactus, mais de près, on voit
clairement les petites feuilles :
Dodo dans un motel
dans la petite ville de Barstow, Californie.








































