JOUR 11 mardi
26 août
États rencontrés : Californie
Distance : environ
300 miles (incluant beaucoup de viraillage)
Endroits visités :
Route de montagne impressionnante
– Entrée de Death Valley national park
Maintenant que la décision de ne pas parcourir la côte ouest
était prise, on pouvait prendre un peu plus notre temps (un peu !). Il y a
beaucoup de parcs légèrement plus au nord de la Californie, notamment le Sequoia national park. Plusieurs de ces
parcs sont connectés formant une grande tache verte sur la carte. On passait
tout au sud de cet ensemble de parcs, là où sur la carte il est écrit : Sequoia national forest. On s’était dit
qu’on entrerait dans cette immense tache verte par le sud dans l’espoir
d’apercevoir ces fameux grands arbres. Il s’avère que les séquoias ne sont
présents qu’à certains endroits très précis on qu’on était trop au sud, et
surtout trop à l’est pour les voir. Les montagnes qu’on longeait sont les
Sierra Nevada (et non pas les Rocheuses, qui se trouvent plus à l’est). Si le
côté ouest est suffisamment humide pour soutenir des forêts de conifères
géants, recevant sans doute beaucoup plus de pluie, le versant oriental est
plutôt désertique. Si on n’avait pas décidé de prendre une route de montagne et
de monter en altitude, on n’aurait vu que des déserts cette journée là.
Tout de suite à la base de notre fameuse route de montagne
(qu’on avait choisi en zoomant
vraiment, vraiment beaucoup sur Google
map !), on commençait à douter de rencontrer un paysage adéquat pour des
séquoias géants :
On était plutôt en mode cactus à ce moment là :
Bon techniquement, ce ne sont pas des cactus, ce seraient
des yuccas, plus spécifiquement des arbres de Joshua. Je ne sais pas du tout
dans quelle mesure les cactus, les yuccas et les palmiers sont apparentés, mais
quoi qu’il en soit, on a eu la chance d’en voir beaucoup de ces faux arbres.
Sauf que là c’était définitivement la plus grosse « grappe » qu’on a rencontrée.
La route était très impressionnante : étroite, toute en
courbe, et longeant d’un peu trop près le bord des montagnes. Mais c’était
magnifique. Une dizaine de minutes de montée. Une fois dans les montagnes, on a
roulé raisonnablement loin selon ce que nous permettait notre petit réservoir
d’essence. C’était définitivement des forêts de conifères, mais le sol
demeurait très sableux. À défaut de séquoias, on s’est assis au beau milieu des
grands pins, ou plutôt au beau milieu des méga cocottes, pour faire un
pique-nique :
Ça faisait changement des déserts et on était super contents
de notre détour. En redescendant, on quittait assez vite les pins pour
retrouver notre décor habituel :
Le plan était de traverser la Vallée de la mort le
lendemain, mais on s’est retrouvés dedans plus vite que prévu. En fait, on
n’était pas officiellement dans la vallée, mais on avait franchi les limites du
parc national lorsqu’Antoine m’a fait comprendre que ce n’est pas là qu’on
allait trouver une place à dormir. On avait dépassé un des plus beaux points de
vue du parc :
situé juste avant une longue descente, une (autre) route
étroite et impressionnante.
On est donc revenus plusieurs miles sur nos pas, jusqu’au
petit village de Olancha, où le choix de chambres étaient plutôt limité. On
aurait dû aller directement vers la petite ville de Lone Pine à notre sortie de
Death Valley, puisque c’est là qu’on
s’est ramassés de toute façon. C’est un des rares endroits où en cette fin
août, il y avait un fort taux d’occupation, probablement parce qu’il n’y a pas
28 façons de traverser Death Valley
et que la plupart des gens veulent dormir proche pour visiter le parc tôt le
matin avant que la chaleur ne devienne insupportable. Pour éviter de se
ramasser sans place à dormir, on a pris tout-de-suite une chambre chère, la
plus chère du voyage en fait. Je suppose que ce n’est pas la fin du monde de
choisir un peu de luxe de temps en temps, et le spa n’était pas désagréable du
tout !
Sur le coup, j’étais un peu frustrée d’avoir mal planifié et
fait tous ces détours, alors que pour une fois, on avait peu de route au
programme, mais ça nous a permis de dormir juste en face du Mont Whitney, la
plus grosse montagne des États-Unis (à l’exclusion de l’Alaska et
d’Hawaii) :
On ne l’aurait pas vue sinon. J’avais de la misère à croire
que j’avais devant moi un pic de 4 400 mètres. Dans ma tête, montagne de
4 000 mètres = neige ! En plus, on en voit sur toutes les photos
touristiques. Inconvénient du mois d’août j’imagine !
JOUR 12 mercredi
27 août
États rencontrés : Californie
– Nevada
Distance : plus
de 200 miles
Endroits visités :
Death Valley national park – Las
Vegas
Après quelques miles d’un décor connu, on est entrés dans le
parc national de la Vallée de la mort pour une 2e journée consécutive, on a
dépassé le superbe point de vue sans vraiment y porter attention, comme des
habitués, descendus la grande côté sans (presque) être impressionnés, puis on
s’est enfin retrouvés dans un paysage nouveau :
Ici, la pancarte indique 1 000 pieds d’élévation, c’est
encore beaucoup. Le point le plus bas de la vallée est à 280 pieds sous le
niveau de la mer… à moins d’une centaine de miles des 14 500 pieds du
fameux Mont Witney, c’est d’autant plus impressionnant ! Death Valley possède l’altitude la plus basse d’Amérique du Nord.
On ne s’est pas trop attardés dans le parc, parce que, bien
sûr, il fait chaud !! Comme l’indiquait si bien l’affiche dans la petite cabane
où on est arrêtés payer nos droits d’entrée (en même temps qu’un Français, un
des rares qu’on a rencontrés) : « La chaleur a causé 2 morts dans la
Vallée de la mort depuis avril 2014. Faites de la randonnée le matin… ou pas du
tout. »
On a donc roulé et fait peu d’arrêts. Quelques
paysages :
Le dernier était une pause cactus :
Une fois sortis du parc, on a emprunté une route secondaire
en direction de Las Vegas, notre plus grosse ville du voyage.
Je ne pensais pas que j’aimerais ça, mais tant qu’à y être,
autant se laisser prendre au jeu ! Pas au jeu du casino, au jeu de la démesure.
Je ne dis pas que j’y resterais plusieurs jours, mais ça vaut le coup d’œil.
La première chose qu’on avait prévue de faire, c’est manger
au Heart Attack Grill. Ça tombait
bien, c’était tout près de l’hôtel qu’on avait réservé la veille sur internet.
On avait un peu peur de se faire avoir avec cette méthode, mais non, ça
fonctionne bien. De toute façon, j’ai l’impression qu’à Vegas, les chambres ne
sont pas chères pour motiver les gens à rester plus longtemps. C’est ainsi
qu’après la chambre la plus chère du voyage la veille à Lone Pine, le lendemain
ça a été la moins coûteuse du séjour.
Après s’être installés dans notre chambre, au 17e
étage du Plaza, au rez-de-chaussée duquel se trouve un casino avec des vieux
tapis et une odeur de cigarette peu attrayante (notre chambre sentait bon, pas
de problème), on est partis à pied par la longue rue piétonne couverte juste en
face de l’hôtel.
Ça fait un peu bizarre de voir passer des voitures, et même
des autobus, sur les rues transversales. Tout le long, des casinos, quelques
amuseurs publics, une tyrolienne au plafond, des casinos… Il y a plein d’affiches
de bouffe et de restos, mais ceux-ci sont à l’intérieur même des casinos, tout
est pensé ! D’ailleurs, côté gastronomie, on repassera :
On arrive au Heart Attack
Grill vers 15h (on n’avait pas dîné). D’abord la pesée officielle :
Je suis nettement trop légère pour manger gratuitement ! Une
fois revêtus de la jaquette d’hôpital et munis d’un bracelet médical, on est
prêts à explorer le menu :
On se décide pour le plus petit burger, le « simple pontage
», puisque c’est le seul qu’on a le droit de partager à deux. Extra bacon, mais
pas de boisson ni de frite, on a l’air un peu cheap devant notre infirmière (serveuse) sexy.
Le pire, c’est qu’il est super bon ! En même temps, une
moitié, c’est raisonnable, surtout qu’à mi-parcours de notre voyage, on
commence à être assez endurcis côté fast
food !
Ce qui nous a le plus surpris, ce ne sont pas les fausses infirmières
qui te font la fessée si tu ne finis pas ton assiette, les jaquettes d’hôpital
ou le décor ridicule du restaurant. On avait largement entendu parler de tout
le grotesque de l’expérience sur internet, c’est pour ça qu’on voulait y aller.
Non, le plus surprenant, c’est que notre infirmière sexy… était naine !!!
On s’est promenés à pied pendant un certain temps. On a
croisé plusieurs des célèbres chapelles de mariages instantanés de Las Vegas :
Apparemment, les Américains n’ont pas assez du service à l’auto
au resto, à la banque et à la pharmacie, on peut même se marier drive-thru ! On a aperçu la tour de
loin, au sommet duquel se trouvent des manèges :
Puis on est tombés sur un des rares coins non quétaines de
la ville, un genre de petite place avec une scène de spectacle et des commerces
cutes où ils faisaient de bons pop sicles et slushs avec du vrai jus et où, phénomène rare aux États-Unis, il y
avait même des bacs de recyclage ! Définitivement le rendez-vous des 2 ou 3 Hipsters de Vegas !
Sur le retour, on s’est arrêtés pour perdre symboliquement 6
ou 7 dollars dans un des casinos de la rue couverte et dans le nôtre, puant, au
rez-de-chaussée de l’hôtel. Comme on est rentrés tôt au Plaza, j’en ai profité
pour faire une baignade, quelques étages plus bas que notre chambre :
Fidèles à nous-mêmes,
Vegas ou pas, on s’est couchés pas mal en même temps que le soleil !
JOUR 13 jeudi
28 août
États rencontrés : Nevada – Arizona (à peine !) – Utah
Distance : plus
de 150 miles
Endroits visités :
Las Vegas – Zion
national park
Il semble y avoir deux pôles à Las Vegas. On était dans le
vieux centre-ville, où se trouvent surtout des casinos. Avant de partir, on a
fait un petit détour, sans débarquer de la moto, par le pôle plus familial et
plus spectaculaire. C’est là qu’on rencontre la fausse tour Eiffel :
(qui est en réalité un restaurant), le Caesars Palace :
où se produisait Céline, ainsi qu’une fausse Statue de la Liberté
et un faux Empire State Building :
On serait arrivés tôt au parc national de Zion si on n’avait
pas été pris dans un embouteillage sur l’autoroute en plein milieu de Las
Vegas. Les habits de moto sont bien aérés quand on roule, mais bloqués au
soleil à 30° C, c’est une autre paire de manches !
On y est quand même arrivés en début d’après-midi. Dès que la
tente a été montée, on a pris une navette qui nous permet d’explorer une
section du parc inaccessible aux voitures.
Pour une fois, un parc américain qui encourage à moins utiliser
l’auto ! Le système fonctionne bien, il y a plusieurs arrêts où l’on peut
monter ou descendre.
Celui-ci a été l’occasion d’observer nos chers amis les lézards :
Il y en a 2 sur la roche, en passant.
À bord de l’autobus, on nous donne des infos sur l’histoire,
la géologie et la faune unique du parc. Zion est entièrement situé dans un
large canyon. C’est un des plus beaux endroits qu’on a visités. On l’aurait
manqué sans la recommandation de Paul, notre 2e hôte de couch surfing. Le nom de Zion, au fait,
c’est une référence biblique à une sorte de paradis sur Terre. On a appris ça à
notre visite du centre d’interprétation.
Le problème avec les canyons, c’est que dès que la lumière
décline, ça devient difficile de prendre des photos :
Mis à part le lézard, l’animal le plus commun du parc est
sans doute le cerf mulet. Très peu dérangé par l’homme, ce chevreuil à longues
oreilles est très à son aise au milieu des installations humaines :
Après un souper relax, on a fait connaissance avec nos
voisins de camping, des Néerlandais qui faisaient un trajet similaire au nôtre.
Faut dire que le road trip, c’est pas
mal la façon de voyager dans le sud-ouest des États.
JOUR 14 vendredi
29 août
États rencontrés : Utah – Arizona
Distance : environ
200 miles
Endroits visités :
Zion national park – Grand Canyon national park
On s’est levés de bonne heure pour profiter de Zion encore
un peu et faire une petite randonnée. Parmi toutes celles disponibles, on avait
choisi les « étangs émeraudes ». Elle était courte et ça sonnait bien. On a été
un peu déçus de constater que plutôt que d’être formés d’une belle eau
cristalline, les étangs en question étaient verts à cause des algues. Bon… au
moins la vue était superbe, il y avait une belle chute et il faisait juste bien
frais en ce début de journée.
L’arrêt de navette pour cette randonnée se faisait près de l’hôtel
du parc :
Une fois nos bagages ramassés, on est repartis par l’autre
embranchement du parc. Arrêt cactus dès le départ :
Dès qu’on ressort du canyon par ce chemin, il faut traverser
un long tunnel où des puits de lumière ont été aménagés :
puis on se retrouve assez rapidement dans un décor très
différent, mais tout aussi impressionnant :
grâce notamment aux formations rocheuses qui ont l’air
compressées.
On est entrés en Arizona pour la 3e et dernière
fois question de visiter l’attraction sans doute la plus célèbre de toute la
région, qu’on avait contournée par le sud : le Grand Canyon. On a fait le
choix de visiter le côté nord, moins touristique.
On a laissé une bonne partie de nos bagages à Jacob Lake, le
« village » qui se trouve une quarantaine de miles avant North Rim. En gros, c’est
plus un camping-hôtel-dépanneur-restaurant-poste d’essence qui ne vit que pour
les touristes en route vers le Grand Canyon. On ne pouvait pas encore prendre
de chambre, mais le gars était sympathique et il a accepté de garder nos
affaires derrière le comptoir.
C’est dommage qu’on ait été aussi fatigués cet après-midi
là, on n’en a peut-être pas profité à sa juste valeur. C’est sûr que c’est beau
et spectaculaire, mais contrairement à beaucoup d’autres endroits qu’on a
visités, où on ne savait pas trop à quoi s’attendre, le Grand Canyon, on se doute
que c’est impressionnant. Apparemment, les vues du côté sud sont plus saisissantes,
mais on était contents d’avoir choisi le nord, il n’y avait pas de pavillon ou
de boutique tape-à-l’œil comme on pourrait s’attendre d’un endroit aussi connu.
À partir du restaurant, qu'on aperçoit en haut de cette image,
et dont la terrasse s’ouvre complètement sur la vue du canyon :
il y a un court sentier sur une corniche étroite qui mène à
un autre belvédère. C’est le premier point du vue qu’on a visité et le seul qui
était un peu épeurant parce que ça tombait à pic à plusieurs endroits de chaque
côté du sentier :
On a ensuite suivi une route panoramique qui menait à
plusieurs points de vue différents. C’est certainement le plus long trajet qu’on
a fait sans nos vêtements de protection. Pour embarquer et débarquer toutes les
10 minutes, c’est pratique de tricher un peu.
Le dernier belvédère du parcours est situé sur une grosse
pointe de roche trouée :
C’est un des rares endroits où on peut apercevoir le fleuve
Colorado dans le fond du canyon, et encore :
Oh, encore un lézard :
Enlever les vêtements de moto implique qu’il faut les remettre
avant de partir. On se change près de la moto sur le bord du Grand Canyon :
La route nous a paru longue pour rentrer à Jacob Lake. C’est
une des rares fois où on a roulé de noirceur, et il faisait froid dans les
forêts de conifères. En plus, il y avait des dizaines et des dizaines de cerfs
mulets qui broutaient à la pénombre dans les champs, tout le long de la route, j’avais
peur d’en croiser un de trop proche.
Le gars était toujours au comptoir. On a récupéré nos
affaires, pris notre chambre et au dodo. On n’a pas vraiment soupé ce soir-là,
on était crevés.





















































