Antoine et moi avons profité d’une petite pause entre les
sessions d’hiver et d’été pour s’offrir de petites vacances express au
Nouveau-Brunswick, une dernière escapade en amoureux avant l’arrivée du bébé.
On souhaitait aller voir la baie de Fundy et ses fameuses plus hautes marées du
monde. On avait pensé peut-être le faire en moto, mais avec la météo qu’on a
eue, la voiture était certainement la meilleure option. On est passés par les
Cantons de l’est et le Maine à l’aller et par le Bas-St-Laurent au retour.
On est partis le jeudi 23 avril à 7h du matin pour aller
déjeuner avec Solène (la petite sœur d’Antoine) à Sherbrooke. Comme on essaie
toujours de rentabiliser un peu nos affaires, on avait deux passagers en
covoiturage pour s’y rendre, mais l’un pensait que le départ était à 7h du soir.
Assez mêlé le gars puisque le site d’Amigo express indique très clairement la
différence entre 7h et 19h.
La température n’était pas des plus belles, on a eu droit à un
mélange de pluie, grêle, neige et même un peu de soleil pour cette grande
journée de route. Quelque part entre Sherbrooke et le Mont-Mégantic, c’était
carrément l’hiver :
On est entrés dans le Maine peu après. La douanière a même
fait l’effort de nous parler en français. Communiquer en anglais était certainement
plus efficace, mais c’est le genre de chose que j’apprécie énormément. On
circulait par les petites routes. Au début, on avait un beau décor naturel. Point
de vue le long d’une route panoramique :
La deuxième moitié de l’état était plus ordinaire. On a
traversé au Nouveau-Brunswick en fin d’après-midi, français seulement pour
cette deuxième douane dans la même journée, puis on est arrivés en début de
soirée à la chambre de motel qu’on avait réservée à St-John (ou St-Jean comme
semblent le nommer les francophones de la province même si c’est une ville
anglophone).
On s’est levés le lendemain avec le brouillard. C’est un peu
plate parce qu’on n’a jamais réussi à avoir une vue ouverte sur la baie durant
la journée, mais ça fait de belles photos. On n’était pas pressés de se rendre
à Moncton. On avait toute la journée pour faire environ 200 km.
Premier arrêt le long d’une route panoramique :
Non seulement on ne voit pas la mer à l’horizon, mais on ne
la voit même pas au bout de la plage. On n’avait aucune idée si l’eau était éloignée
ou pas. Au pire, on aurait reviré de bord après un certain temps de marche,
mais en réalité ça devait être environ 500 mètres, ce n’était pas très loin.
À peine descendus sur la plage, on ne voyait presque plus
l’auto (dans ma main) :
Plus près de l’eau, les roches étaient recouvertes de
balanes :
La brume s’est levée un peu alors qu’on retournait à l’auto.
On pouvait maintenant deviner le paysage :
De l’autre côté de la route, des marécages :
En chemin vers le parc national de Fundy, on est passés
devant un parc d’attraction abandonné. Ça avait un aspect plutôt
sinistre :
Le parc national était fermé, et les accès aux
stationnements des différents secteurs et les routes secondaires étaient tous
bloqués par la neige. Heureusement, la route principale qui traverse le parc est
aussi le chemin habituel pour se rendre au village d’Alma à la sortie du parc,
donc c’est entretenu l’hiver. En période d’ouverture, ceux qui visitent doivent
s’arrêter pour payer leurs droits d’accès alors que ceux qui ne font
qu’emprunter la route continuent leur chemin. Je me demande comment c’est géré.
En tout cas, nous, hors saison, on n’avait rien à payer. Même la voie se
rendant à la cabane d’accueil était bloquée par la neige.
On a essayé quelques entrées à la recherche de tables à
pique-nique, mais c’était peine perdue. On a au moins grimpé le ban de neige
pour accéder à ce lac :
Finalement, vers la sortie du parc, on a préparé nos
sandwichs sur la rampe d’un belvédère et on a mangé dans le char.
Ici aussi, on devine la mer, mais on ne la voit pas.
Juste avant la côte marquant la fin du parc national de
Fundy et l’entrée du village d’Alma, on arrivait au moins à apercevoir quelque
chose :
Derrière le magasin de homard d’Alma,
on s’est promenés un peu sur la plage.
Antoine me faisait signe d’avancer. Je pensais qu’il avait
trouvé une bestiole, mais non, il regardait la marée monter. Faut dire qu’elle
monte assez vite sur une plage aussi plate. D’ailleurs à l’entrée du village,
ça disait quelque chose comme : « Bienvenue à Alma, lieu des plus hautes
marées du monde ». J’ai essayé d’écrire l’heure, 14h10, pour voir combien de
temps ça prendrait à être recouvert, mais je n’ai pas eu le temps de terminer
de l’écrire :
Plus tard dans la journée, un autre arrêt pour marcher le
long d’une longue pointe de sable :
Arrivés à Moncton, on a été un peu déçus parce qu’on avait
réservé une chambre fermée dans une auberge de jeunesse pour deux soirs, mais
il y avait eu une double réservation et on se retrouvait le bec à l’eau. Le
gars nous a référé à une autre auberge tenue par une madame asiatique pas
facile à comprendre, et c’est là qu’on a dormi. Ce n’était pas cher et on avait
le déjeuner compris. Je pense qu’on a été les seuls clients de la fin de
semaine. En tout cas, dans la partie où on était, le deuxième étage d’une
maison ordinaire, il n’y avait que nous. On avait accès à cuisine, salle de
bain et petit salon.
On a soupé au restaurant avec une personne que j’ai connue à
Katimavik. C’était mon agente de projet, ma responsable si vous voulez, lors de
la toute première rotation à Vancouver. Je ne l’avais pas revue depuis, c’est-à-dire
janvier 2004. Ça a été le fun de parler avec elle, surtout qu’on n’a pas eu l’occasion
de discuter avec d’autres Néo-Brunswickois. Elle nous a notamment aiguillés sur
le bilinguisme de la ville. J’avoue que je n’étais pas trop sûre à Moncton si
on pouvait s’adresser aux gens en français ou non. Apparemment oui, du moins
dans les commerces. Moncton c’est un peu sur la limite géographique linguistique.
Samedi, c’était la journée réservée pour les « pots de fleur
», ou le parc provincial d’Hopewell Rocks, de son vrai nom. Ce sont ces
fameuses formations de roches grugées par la marée avec des arbres sur le
dessus. On voulait vraiment comparer la marée haute et la marée basse, et avoir
le temps de marcher sur la plage avant que l’eau ne monte. Mais on a un peu
exagéré la vitesse de montée de la marée. On est arrivés avant que la marée ne
soit au plus bas pour être sûrs, il a donc fallu attendre pas mal longtemps
pour voir la différence. On aurait franchement pu arriver plus tard !
Heureusement qu’il a fait beau.
On était les premiers, vers 10 h le matin, à se pointer
devant le parc fermé. On pensait qu’on serait tout seuls, mais non, il y a eu
du monde toute la journée. Pas mal de monde même, mais la plupart d’entre eux
ne restaient pas longtemps. Tant pis pour la marée, ils prenaient une photo au
stade où l’eau en était et ils repartaient.
On ne savait pas trop où se mettre devant le stationnement
vide. Le cadenas de la barrière était débarré, alors on est entrés dans le
stationnement, mais on a vite compris que si l’employée qui travaillait à l’intérieur
du bâtiment pour préparer l’ouverture (prévue pour le 15 mai) quittait, on
allait rester pris. Alors on est retournés se stationner devant la barrière. On
se sentait moins seuls, il commençait à y avoir d’autres voitures.
Premier point de vue sur le « rocher en diamant », juste
derrière le bâtiment :
On appelle cette rivière qui part de Moncton et qui se jette dans la Baie de Fundy, la rivière chocolat, on ne se demande pas pourquoi !
On a ensuite descendu le cours sentier encore très enneigé en cette fin avril (pour ceux qui ne le savaient pas, l'est a reçu d'énormes quantités de neige cette année) vers les fameux pots de fleur :
Nous, au moins, on avait nos bottes de marche, contrairement
à la plupart des gens qu’on croisait.
Les escaliers pour descendre sur la plage :
Du côté opposé, on peut voir la dernière section de l’escalier
qui est relevée durant toute la basse saison où le parc est officiellement fermé,
tout étant « à nos risques ». Il faut donc utiliser le petit muret et la corde à
droite pour monter ou descendre (ou, du moins à marée basse, ressortir plus
loin où il n’y a plus de falaise).
Promenade à marée basse :
Petite pause sur un autre belvédère, à mi-chemin du court
sentier (le parc est vraiment petit en superficie) :
puis on pique-nique dans le stationnement vide, avec les
tables encore empilées :
En après-midi, on est repartis en auto vers la Baie de Fundy
dans l’espoir d’apercevoir un peu la mer qu’on ne voyait pas la veille, mais on
n’a pas trouvé d’accès. Il aurait fallu refaire trop de route, alors on a
laissé faire et on est revenus au parc, par l’autre entrée cette fois. Plutôt
que de conduire au stationnement vide, au bâtiment d’accueil et au sentier
enneigé, l’autre route descend directement en bas tout près des pots de fleur.
On a fait une sieste dans le char en attendant que la marée
monte. Le gazon était trop humide pour s’étendre dehors.
On est redescendus sur le mini bout de plage encore accessible
alors que la marée montait :
Voici le résultat de notre journée entière d’observation des
plus hautes marées du monde. (Le marnage n’était pas à son maximum lors de
notre passage.)
12h20 (La marée
complètement basse était à 12h22. Difficile d’être plus précis !)
14h10 (Pas
beaucoup plus d’eau, mais plus de soleil !)
16h20
17h16 (Moins d’une
heure de différence avec la précédente, ça monte vite.)
17h35 (La marée complètement haute était à 18h17, mais on commençait à être un peu tannés.)
Après notre deuxième déjeuner d’œufs cuits dans l’huile
(?!) préparé juste pour nous par notre hôtesse asiatique, il était temps dimanche
26 avril de prendre la route du retour.
Autoroute toute la journée. On est arrêtés dîner au Burger
King de Grand-Sault, près d’Edmundston, qui, comme le disait la pancarte, est
vraiment à coté de la chute. Celle-ci est en plein milieu de la petite ville !
J’étais passée par là à quelques reprises, mais je n’étais jamais entrée dans
ce patelin. Ça vaut le coup d’œil :
On a fait un coucou aux grands-parents d’Antoine, qui
habitent Rivière-Ouelle, entre Rivière-du-Loup et LaPocatière, puis on est
allés souper et dormir à Québec chez Lydia (la grande sœur d’Antoine) et Rémy. Retour
à la maison lundi matin.



































