vendredi 22 mai 2015

Baie de Fundy avril 2015

Antoine et moi avons profité d’une petite pause entre les sessions d’hiver et d’été pour s’offrir de petites vacances express au Nouveau-Brunswick, une dernière escapade en amoureux avant l’arrivée du bébé. On souhaitait aller voir la baie de Fundy et ses fameuses plus hautes marées du monde. On avait pensé peut-être le faire en moto, mais avec la météo qu’on a eue, la voiture était certainement la meilleure option. On est passés par les Cantons de l’est et le Maine à l’aller et par le Bas-St-Laurent au retour.


On est partis le jeudi 23 avril à 7h du matin pour aller déjeuner avec Solène (la petite sœur d’Antoine) à Sherbrooke. Comme on essaie toujours de rentabiliser un peu nos affaires, on avait deux passagers en covoiturage pour s’y rendre, mais l’un pensait que le départ était à 7h du soir. Assez mêlé le gars puisque le site d’Amigo express indique très clairement la différence entre 7h et 19h.   

La température n’était pas des plus belles, on a eu droit à un mélange de pluie, grêle, neige et même un peu de soleil pour cette grande journée de route. Quelque part entre Sherbrooke et le Mont-Mégantic, c’était carrément l’hiver :


On est entrés dans le Maine peu après. La douanière a même fait l’effort de nous parler en français. Communiquer en anglais était certainement plus efficace, mais c’est le genre de chose que j’apprécie énormément. On circulait par les petites routes. Au début, on avait un beau décor naturel. Point de vue le long d’une route panoramique :


La deuxième moitié de l’état était plus ordinaire. On a traversé au Nouveau-Brunswick en fin d’après-midi, français seulement pour cette deuxième douane dans la même journée, puis on est arrivés en début de soirée à la chambre de motel qu’on avait réservée à St-John (ou St-Jean comme semblent le nommer les francophones de la province même si c’est une ville anglophone).

On s’est levés le lendemain avec le brouillard. C’est un peu plate parce qu’on n’a jamais réussi à avoir une vue ouverte sur la baie durant la journée, mais ça fait de belles photos. On n’était pas pressés de se rendre à Moncton. On avait toute la journée pour faire environ 200 km.

Premier arrêt le long d’une route panoramique :


Non seulement on ne voit pas la mer à l’horizon, mais on ne la voit même pas au bout de la plage. On n’avait aucune idée si l’eau était éloignée ou pas. Au pire, on aurait reviré de bord après un certain temps de marche, mais en réalité ça devait être environ 500 mètres, ce n’était pas très loin.

À peine descendus sur la plage, on ne voyait presque plus l’auto (dans ma main) :


Plus près de l’eau, les roches étaient recouvertes de balanes :



La brume s’est levée un peu alors qu’on retournait à l’auto. On pouvait maintenant deviner le paysage :


De l’autre côté de la route, des marécages :


En chemin vers le parc national de Fundy, on est passés devant un parc d’attraction abandonné. Ça avait un aspect plutôt sinistre :



Le parc national était fermé, et les accès aux stationnements des différents secteurs et les routes secondaires étaient tous bloqués par la neige. Heureusement, la route principale qui traverse le parc est aussi le chemin habituel pour se rendre au village d’Alma à la sortie du parc, donc c’est entretenu l’hiver. En période d’ouverture, ceux qui visitent doivent s’arrêter pour payer leurs droits d’accès alors que ceux qui ne font qu’emprunter la route continuent leur chemin. Je me demande comment c’est géré. En tout cas, nous, hors saison, on n’avait rien à payer. Même la voie se rendant à la cabane d’accueil était bloquée par la neige.

On a essayé quelques entrées à la recherche de tables à pique-nique, mais c’était peine perdue. On a au moins grimpé le ban de neige pour accéder à ce lac :


Finalement, vers la sortie du parc, on a préparé nos sandwichs sur la rampe d’un belvédère et on a mangé dans le char.


Ici aussi, on devine la mer, mais on ne la voit pas.

Juste avant la côte marquant la fin du parc national de Fundy et l’entrée du village d’Alma, on arrivait au moins à apercevoir quelque chose :


Derrière le magasin de homard d’Alma,


on s’est promenés un peu sur la plage.



Antoine me faisait signe d’avancer. Je pensais qu’il avait trouvé une bestiole, mais non, il regardait la marée monter. Faut dire qu’elle monte assez vite sur une plage aussi plate. D’ailleurs à l’entrée du village, ça disait quelque chose comme : « Bienvenue à Alma, lieu des plus hautes marées du monde ». J’ai essayé d’écrire l’heure, 14h10, pour voir combien de temps ça prendrait à être recouvert, mais je n’ai pas eu le temps de terminer de l’écrire :


Plus tard dans la journée, un autre arrêt pour marcher le long d’une longue pointe de sable :


Arrivés à Moncton, on a été un peu déçus parce qu’on avait réservé une chambre fermée dans une auberge de jeunesse pour deux soirs, mais il y avait eu une double réservation et on se retrouvait le bec à l’eau. Le gars nous a référé à une autre auberge tenue par une madame asiatique pas facile à comprendre, et c’est là qu’on a dormi. Ce n’était pas cher et on avait le déjeuner compris. Je pense qu’on a été les seuls clients de la fin de semaine. En tout cas, dans la partie où on était, le deuxième étage d’une maison ordinaire, il n’y avait que nous. On avait accès à cuisine, salle de bain et petit salon.

On a soupé au restaurant avec une personne que j’ai connue à Katimavik. C’était mon agente de projet, ma responsable si vous voulez, lors de la toute première rotation à Vancouver. Je ne l’avais pas revue depuis, c’est-à-dire janvier 2004. Ça a été le fun de parler avec elle, surtout qu’on n’a pas eu l’occasion de discuter avec d’autres Néo-Brunswickois. Elle nous a notamment aiguillés sur le bilinguisme de la ville. J’avoue que je n’étais pas trop sûre à Moncton si on pouvait s’adresser aux gens en français ou non. Apparemment oui, du moins dans les commerces. Moncton c’est un peu sur la limite géographique linguistique.

Samedi, c’était la journée réservée pour les « pots de fleur », ou le parc provincial d’Hopewell Rocks, de son vrai nom. Ce sont ces fameuses formations de roches grugées par la marée avec des arbres sur le dessus. On voulait vraiment comparer la marée haute et la marée basse, et avoir le temps de marcher sur la plage avant que l’eau ne monte. Mais on a un peu exagéré la vitesse de montée de la marée. On est arrivés avant que la marée ne soit au plus bas pour être sûrs, il a donc fallu attendre pas mal longtemps pour voir la différence. On aurait franchement pu arriver plus tard ! Heureusement qu’il a fait beau.

On était les premiers, vers 10 h le matin, à se pointer devant le parc fermé. On pensait qu’on serait tout seuls, mais non, il y a eu du monde toute la journée. Pas mal de monde même, mais la plupart d’entre eux ne restaient pas longtemps. Tant pis pour la marée, ils prenaient une photo au stade où l’eau en était et ils repartaient.

On ne savait pas trop où se mettre devant le stationnement vide. Le cadenas de la barrière était débarré, alors on est entrés dans le stationnement, mais on a vite compris que si l’employée qui travaillait à l’intérieur du bâtiment pour préparer l’ouverture (prévue pour le 15 mai) quittait, on allait rester pris. Alors on est retournés se stationner devant la barrière. On se sentait moins seuls, il commençait à y avoir d’autres voitures.

Premier point de vue sur le « rocher en diamant », juste derrière le bâtiment :



On appelle cette rivière qui part de Moncton et qui se jette dans la Baie de Fundy, la rivière chocolat, on ne se demande pas pourquoi !

On a ensuite descendu le cours sentier encore très enneigé en cette fin avril (pour ceux qui ne le savaient pas, l'est a reçu d'énormes quantités de neige cette année) vers les fameux pots de fleur :


Nous, au moins, on avait nos bottes de marche, contrairement à la plupart des gens qu’on croisait.

Les escaliers pour descendre sur la plage :


Du côté opposé, on peut voir la dernière section de l’escalier qui est relevée durant toute la basse saison où le parc est officiellement fermé, tout étant « à nos risques ». Il faut donc utiliser le petit muret et la corde à droite pour monter ou descendre (ou, du moins à marée basse, ressortir plus loin où il n’y a plus de falaise).

Promenade à marée basse :




Petite pause sur un autre belvédère, à mi-chemin du court sentier (le parc est vraiment petit en superficie) :


puis on pique-nique dans le stationnement vide, avec les tables encore empilées :


En après-midi, on est repartis en auto vers la Baie de Fundy dans l’espoir d’apercevoir un peu la mer qu’on ne voyait pas la veille, mais on n’a pas trouvé d’accès. Il aurait fallu refaire trop de route, alors on a laissé faire et on est revenus au parc, par l’autre entrée cette fois. Plutôt que de conduire au stationnement vide, au bâtiment d’accueil et au sentier enneigé, l’autre route descend directement en bas tout près des pots de fleur.


On a fait une sieste dans le char en attendant que la marée monte. Le gazon était trop humide pour s’étendre dehors.

On est redescendus sur le mini bout de plage encore accessible alors que la marée montait :


Voici le résultat de notre journée entière d’observation des plus hautes marées du monde. (Le marnage n’était pas à son maximum lors de notre passage.)

12h20 (La marée complètement basse était à 12h22. Difficile d’être plus précis !)


14h10 (Pas beaucoup plus d’eau, mais plus de soleil !)


16h20



17h16 (Moins d’une heure de différence avec la précédente, ça monte vite.)


17h35 (La marée complètement haute était à 18h17, mais on commençait à être un peu tannés.)


Après notre deuxième déjeuner d’œufs cuits dans l’huile (?!) préparé juste pour nous par notre hôtesse asiatique, il était temps dimanche 26 avril de prendre la route du retour.

Autoroute toute la journée. On est arrêtés dîner au Burger King de Grand-Sault, près d’Edmundston, qui, comme le disait la pancarte, est vraiment à coté de la chute. Celle-ci est en plein milieu de la petite ville ! J’étais passée par là à quelques reprises, mais je n’étais jamais entrée dans ce patelin. Ça vaut le coup d’œil :   



On a fait un coucou aux grands-parents d’Antoine, qui habitent Rivière-Ouelle, entre Rivière-du-Loup et LaPocatière, puis on est allés souper et dormir à Québec chez Lydia (la grande sœur d’Antoine) et Rémy. Retour à la maison lundi matin.